Plus facile à dire qu'à faire : écrire.

Cette aventure-écriture, comme je me plais à la prénommer, est bien plus dure que je ne l’imaginais.

J’ai beau remplir des carnets depuis un an et demi, rien n’est réellement structuré.

Pensées supersoniques, ébauches déséquilibrées, bribes laconiques, toutes n’ont qu’une envie : se convertir en page par milliers et faire de ce livre tant désiré une réalité. En attendant qu’il prenne vie, le mercato des mots se poursuit aux côtés de son allié, l’insomnie. Coéquipière et capitaine de mes nuits, elle détient bon nombre d’idées et de pseudo-secrets. Mais généralement, attaquant nocturne de qualité, le sommeil finit par faire son entrée sur le terrain du repos. Le dodo l’emporte, la page blanche aussi. 

Quand le soleil revient chatouiller mes paupières au petit matin, j’ai cette sensation de faire 12 pas en arrière. Crayon tremblant, doigts hésitants, j’ai l’impression d’avoir face à moi un puzzle de 187 657 pièces et j’ignore par où commencer. 

J’attends le bon moment pour pouvoir m’y remettre, j’attends l’éclair-d’inspiration ou le coup de pouce d’un expert. Ecrire un livre est définitivement un exercice de haute voltige qui requièrent persévérance, concentration, discipline et passion. 

Car en parallèle de ce projet, j’écris également pour mes clients. Très souvent. Du lundi au dimanche.

Tel un distributeur d’idées, mon cerveau est parfois vidé. Quand il n’a plus rien à offrir, il attend sagement que le technicien vienne le remplir. Ou parfois, la pièce tout juste insérée (autrement dit la nouvelle mission confiée) se retrouve tristement coincée dans le monnayeur. 


Mais quand je parviens à m’éloigner de cette vitrine désertée, je contemple ces derniers mois, emplis de création et de découverte. Je souris à nouveau. Apprenti-technicienne, je dégaine alors ma boîte à outils et m’auto-rassure en réalisant que je ne suis ni un robot, ni une machine. Le tournevis-repos semblerait pouvoir repousser l’usure prématurée et préserver ainsi l’existence de mes mots. 

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Car oui, tant de mots j’ai distribués. Le jour, la nuit, à droite, à gauche. Ils ne se sont pas volatiliser. Bien au contraire, toutes ces précédentes opportunités ont permis de créer ces idées, qui sans ces expériences n’auraient pu exister.  Que ce soit au travers d’une Story Instagram, d’un article de blog, d’un message privé ou d’un post comme celui-ci. 

Beaucoup d’encre virtuelle a déjà coulé.

Désormais, il ne ‘reste’ donc plus qu’à lancer l’ancre dans le port de la rédaction pour éviter de couler sous la panne d’inspiration. Une fois amarrée, je pourrai remonter les filets et composer avec les mots collectés, triés, prêts à être savourés.

Emeline Blanchet1 Comment